Il bégaye quelques mots qui me sourire, amusé par l’effet que je lui procure, que je lui fais. Drôle image que voilà, alors qu’on sait que le pouvoir de Nolan est d’exciter les gens qu’il touche, il se retrouve en quelque sorte pris à son propre piège par ses propres envies. Gêner, déstabiliser, je ne peux que m’amuser face à son visage, face à ses paroles qui cherchent à s’excuser, à expliquer les raisons de son regard qui glisse sur ma peau. Je ne l’aide absolument pas, étant venu m’assoir sur ses cuisses, les doigts glissant le long de ses épaules dénudées à souhait, traçant du bout des doigts ses muscles parfaitement tracés. Nolan est loin d’être moche, que du contraire, sinon, je ne serais pas là, m’amusant à lui faire perdre ses moyens, risquant de déclencher son pouvoir et de me retrouver pris d’une frénésie luxueuse. « Mais ? » Petit sourire qui vient de nouveau étendre mes lippes, je plonge mon regard dans le sien, comme attendant ce moment où il craquera, où il finira par succomber, parce qu’au final, c’est exactement ce que j’attends. Ses dernières paroles viennent sonner la fin de la discussion, ses lèvres s’emparant de les miennes, comme elles avaient déjà pu le faire lors de cette soirée passée dans son appartement au dénouement final plutôt dramatique. Directement, je réponds à son baiser, glissant mes doigts dans ses cheveux, frissonnant sous ses doigts qui parcourent la peau de mon dos en caresses multiples et agréables.

Mon corps se colle au sien sans hésitation, mes muscles se crispant, surchauffant déjà alors que cette sensation de chaleur vient m’envahir sans que je ne cherche à la retenir. Pourtant, je ne compte pas faire ça dans mon canapé, pas une fois de plus. Cessant de l’embrasser, je dis contre ses lèvres, le souffle légèrement plus lourd. « Viens avec moi, on va faire ça plus confortablement cette fois-ci… » Mordillant sa lèvre inférieure, je prends sa main dans la mienne, me redressant tout en l’invitant à me suivre, le regard taquin et malicieux. Une fois qu’il est debout, je viens de nouveau l’embrasser, l’entraînant à travers la pièce. Je sais exactement où je vais et ça se voit. Traversant un couloir, je fini par m’arrêter devant une porte que j’ouvre rapidement pour y tirer Nolan, ma chambre. Décorée d’une façon plutôt moderne, elle n’en reste pas moins spécieuse et au gout de luxure de toutes les autres pièces.

L'éveil des sens, ces sensations se glissent dans les veines, se répandent sur tout un corps entier. Les pulsions dévorant toute raison, l'instinct qui vainc toute réflexion. Nolan, en contemplant son amant, ne réfléchissait pas, plus. Il avait ce côté honteux de ne réfléchir qu'avec son entrejambe, qu'en voyant à chaque fois Acacio, il le trouvait beau, il le contemplait, le dévorait, se mordait la lèvre, s’imaginant l'espace de quelques secondes l'avoir contre lui pour lui faire de délicieuses choses. Il jurait qu'un mec ne lui faisait pas autant d'effet que le grec, pourtant, par le passé, il avait déjà vécu plusieurs orgasmes, liqueurs de bonheur, mais il s'était calmé, notamment avec la situation et le contexte actuel, le dépistage mais Acacio avait développé ce jeu infernal depuis de longs mois, une résistance divine qui avait alimenté en lui une passion plus qu'ardente, dévorant toute attirance pour un autre. Il n'avait joué avec lui pendant de longs mois pour qu'il se lasse après la première nuitée venue. Maintenant qu'il avait goûté au plaisir de la chaire avec lui, il refusait d’abandonner, voulant justement découvrir ce qu'il avait à faire avec Acacio, désirant passer de longues heures avec lui sous la couette. Il se décontenançait, perdait ses mots, n'arrivait pas à aligner ses idées, s'efforçant à ne pas trop penser, prenant plutôt les choses comme elles arrivaient.

Toujours pris entre ses lèvres, il sent pourtant son amant le quitter, le prévenant qu'ils pourraient continuer ailleurs, dans un endroit plus confortable, où ils casseraient cette routine. La première, et même l'unique fois qu'ils l'avaient fait s'était effectivement trouvé dans un canapé, là où Nolan avait toujours apprécié les grands lits spacieux, à faire retourner les couettes, à froisser les draps, pris de plaisir. Le mutant suivit son congénère à travers le couloir, jusqu'à ce qu'une porte se dévoile, il devenait aisément qu'il s'agissait de la chambre du grec. Comme au reste de la villa, la pièce restait somptueuse, à l'effigie de son hôte. Pourtant, le regard de Nolan ne s'attarda pas comme il l'avait fait lorsqu'il était entré dans la villa. Ses yeux s'étaient rapidement de nouveau déposés sur l'homme qui lui faisait face. Retrouvant ses lèvres, il ne tardait cependant pas à vouloir lui retirer son bas, tirant avec vigueur pour faire descendre son pantalon. « Sois sûr que j'en redemanderai. » Le sourire malicieux aux lèvres, Nolan ne le quittait pas du regard, n'hésitant plus à glisser ses mains sur son corps, comme si, l'espace d'un instant, sa peur du contact s'était envolé, se sentant rassuré et libre.