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 given up the ghost, (ismain)

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Ismael Drake
Ismael Drake

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Emploi : musicien de jazz et de blues dans les bars de boston, il maîtrise aussi bien la trompette que le piano, et ne demande pas son reste à la contrebasse.
MessageSujet: given up the ghost, (ismain)   given up the ghost, (ismain) EmptySam 18 Nov - 15:01


given up the ghost
ismael et rain / Waiting for a dead man's shoes, Have you heard the latest news? Lazarus is back from the dead, Looking as one would expect. The rib of Adam, the eyes of Eve—The sons of Cain receive no reprieve. – CLUTCH.

J’vais par là aussi. Ç’avait été un prétexte suffisant pour commencer à marcher à ses côtés. Le prétexte qu’il fallait pour ne pas se retrouver seul — pas tout de suite, à tout le moins. Elle avait accepté sa compagnie, visiblement consciente qu’elle n’avait que plus ou moins le choix. Ç’aurait été impoli de refuser, après tout. Et impoli, de sa part à lui aussi, de mentir et de rallonger son chemin pour leur imposer à tous deux la solitude. Alors, il avait dit la vérité, et il lui avait emboîté le pas.

Sa veste sur le dos, l’échine voûtée et une cigarette au coin des lèvres. Ce soir, il n’a pas d’instrument entre les mains. C’était le piano qu’on voulait — et on en avait un sur lequel le faire jouer. C’était pas Rain qui l’avait appelé, mais Rain avait chanté. Sa voix douce avait empli le bar toute la soirée. Charmante mélodie dont il ne se lassait pas. Peut-être que ça viendrait — peut-être pas. Elle avait le sens de l’harmonie, et il le sentait. Ça s’entendait. Ça lui flanquait la chair de poule sans qu’il ne parvienne à se l’expliquer, lorsqu’elle rejoignait à la perfection les notes du piano, avant de s’enfuir dans les gammes. C’était peut-être la raison pour laquelle il ne refusait jamais un contrat où il la savait dans les parages. Il l’aimait bien. Il aimait bien la manière dont elle chantait, la manière dont elle bougeait. Et même son caractère de merde n’arrivait pas à jeter une ombre suffisamment grande au tableau pour le faire rebrousser chemin. C’était pas non plus comme si elle essayait de le faire fuir, après tout. Pas comme si elle avait jamais essayé de le dissuader d’approcher.

Mais ce soir, c’est différent. Ça fait quelque temps qu’ils ne se sont pas retrouvés, quelque temps qu’elle n’a pas terminé la soirée chez lui — ou lui chez elle. Malgré ça, il a l’impression que ça n’arrivera pas. Y a quelque chose qui flotte dans l’air. Ça ne vient pas de lui, ça ne vient pas d’elle. Il ne sait pas ce que ça fout là, il ne sait pas pourquoi ça le met mal à l’aise comme ça. Mais le silence, celui qui plane entre eux comme une brume épaisse, il n’est pas habituel. C’est plus froid, plus lourd. Plus incertain, aussi. Comme si elle-même sentait que quelque chose était sur le point de glisser, et de leur échapper.

Il expulse la fumée, laisse le briquet retomber dans le fond de sa poche. Ils ont tourné dans une petite ruelle un peu étroite. C’est le moyen le plus rapide de sortir de cette partie du quartier, et de se rapprocher des environs dans lesquels ils vivaient. Y a pas beaucoup de lumière, et à part un chat qui s’enfuie le long de la gouttière, y a pas non plus âme qui vive. Ça lui laisse une drôle d’amertume dans le fond de la gorge, à Ismael. Mais il essaie de l’ignorer. Il attrape la cigarette entre ses doigts, la tapote pour faire tomber les cendres qui se sont accumulées à son bout. « Tu chantes, demain ? » Et il essaie de briser le silence étrange qui s’est installé. Ce silence pas habituel. Cette ambiance, qu’il n’arrive pas à virer malgré toute sa bonne volonté. « Sinon, j’ai entendu Barry qui se plaignait que leur lead singer les avait lâchés. » Si ça t’intéresse. Il sait que ça relève de la conversation futile, mais c’est tout ce qu’il trouve à lui balancer. Et alors qu’il cherche à comprendre ce qui le met aussi mal à l’aise, la réponse se pointe finalement sous son nez.

Le type sort de nulle part. Impossible de dire s’il attendait dans l’ombre, ou s’il est arrivé du bout de la ruelle, à une dizaine de mètre, et s’est rapproché rapidement pendant qu’il parlait. Tout ce qu’il sait, c’est que cette présence le fait ralentir, pour finalement s’arrêter. Il a relevé les yeux, la cigarette pendant toujours au bout de ses doigts. Et il observe cette silhouette qui continue de s’approcher, trop lentement pour que la démarche ne soit naturelle. C’est un pas motivé — un pas qui rapproche l’ombre de cet étrange duo avec une détermination à faire froid dans le dos. Ismael le sent, et il s’est figé. N’osant pas trop provoquer le type, qui continue de s’avancer. Ne pouvant s’empêcher de jeter un regard derrière eux pour vérifier qu’ils n’étaient pas encerclés. Peut-être qu’il va juste passer à leurs côtés, sans s’arrêter. Peut-être qu’il est en train de se faire des films, et d’extrapoler. Ce ne serait pas la première fois — surtout depuis quelques années.

Face à lui, à une distance raisonnable mais tout de même dangereuse, la silhouette s’arrête finalement. Et alors, il ne peut plus empêcher les mots de fuser. Immobile aux côtés de Rain, sans trop savoir comment appréhender cette scène — sans trop comprendre ce qui est en train de se passer. « On peut faire quelque chose pour t’aider ? » Après tout, c’est peut-être pour ça que l’autre s’est arrêté aussi. Peut-être qu’il n’est pas dangereux. Peut-être qu’il veut juste parler. Peut-être que son instinct lui ment — bien que ce ne soit jusqu’à lors jamais vraiment arrivé. Peut-être, peut-être. Foutaises. Il ne lâche pas sa cigarette, mais il est prêt. Prêt à réagir en cas de problème. Prêt à accueillir cet enfoiré, s’il daignait faire le moindre geste suspect.

Mais ça, c’était sans compter la poigne qui venait de l’attraper par les épaules sans crier gare.
C’était sans compter le véritable danger, qui avait planté son leurre à la perfection.
Le véritable danger, qui venait de le ramasser au sol et de lui enfoncer son pied dans l’estomac pour le neutraliser.
Le véritable danger, qui venait de se jeter sur Rain sans la moindre pitié.

« J’te tiens, salope. »
Souffle coupé, la douleur qui lui perfore les côtes. Pas capable de se relever aussi rapidement qu’il l’aurait pu.
Pas capable d’aller l’aider.

Et merde.
Fais chier.

(c) blue walrus
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Rain Cartwright
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MessageSujet: Re: given up the ghost, (ismain)   given up the ghost, (ismain) EmptyDim 19 Nov - 3:42

La soirée avait été agréablement tranquille. Pas de pépins, pas de fausses notes, pas de clients trop cons – et surtout, de la bonne compagnie. Rain commençait à se faire engager un peu partout, et avec autant de versatilité venait le fait qu’elle côtoyait beaucoup de musiciens. Ce n’était pas tous les soirs, que l’harmonie était présente. Parfois y’en avait un qui voulait prendre trop de place, parfois le pianiste avait trop bu, parfois le trompettiste était juste un connard. Mais ce soir, ça s’était bien passé. Ce soir, Rain avait aimé chanter. Elle avait pu s’amuser à laisser glisser sa voix sur les notes qu’on lui offrait avec habileté et talent – mais bien sûr, c’était surtout parce que c’était Ismael. Ce gars, qui semblait savoir parfaitement où aller, qui semblait savoir parfaitement où elle voulait aller. Ils se complétaient à merveille, tout en se défiant, tout en se percutant, tout en se stimulant. Et Rain, elle ne pouvait le nier, elle adorait ça. Elle adorait chanter quand il jouait. C’était aussi simple que ça. Alors elle avait été ravie en apprenant qu’il serait là, ce soir – que ce serait lui au piano, que ce serait lui qu’elle verrait en jetant un coup d’œil vers l’arrière. Qu’il serait juste là, pas dans son ombre, mais à partager le projecteur avec elle.

Il allait par là aussi – et donc ils s’étaient mis à marcher ensemble. Et ce n’était pas malaisant, ce n’était pas froid. C’était étrangement tranquille, une quiétude qui plaisait à Rain. Il fumait sa cigarette, et elle tenait son manteau autour d’elle. Leurs pas troublant un peu le silence de la nuit tardive. Et elle lui jette quelques regards furtifs, attrapant des visions de ses cheveux sombres, de ses lèvres autour de la cigarette. Et Rain, elle a bien envie de l’inviter à venir chez elle, ce soir – mais quelque chose au fond de sa gorge l’en empêche. Elle n’aurait pas su l’expliquer. Elle resta donc muette, se contentant de continuer la conversation qu’ils entretenaient sans trop se forcer depuis qu’ils avaient quitté le bar. S’engageant dans une ruelle, Rain replaça une mèche blonde derrière son oreille. Elle secoua la tête à la question d’Ismael, son regard suivant la trajectoire d’un chat errant. « Cool. Merci du tuyau. Je l’appellerai demain matin. » Les mots tombèrent simplement, sans ennui ou enthousiasme particulier. C’était bizarre – quelque chose clochait. En autant que cette quiétude entre eux était familière, autant que l’estomac de Rain se nouait doucement mais sûrement.

Elle sentit alors Ismael se tendre à ses côtés – dérouler ses épaules, se tenant plus droit qu’à son habitude. Rain suivit alors son regard, l’appréhension se plaçant dans son système. Merde, merde, merde. Pas ici. Pas maintenant. L’inconnu venait vers elle. Elle le sentait, elle le savait juste – c’était pour elle qu’il était là. Elle sentait son regard noir fixé sur elle, déterminé, précis. C’était elle, Rain Cartwright, qu’il était venu chercher. Et y’avait pas dix-huit réponses au pourquoi de la question. Rain pouvait assez facilement faire le lien. Qui c’était, elle en savait rien. Ce qu’elle lui avait fait, elle en savait rien. Mais elle savait bien que ses contrats de chasseuse ne plaisaient pas à tout le monde – que ces gens qu’elle tuait, ils avaient des familles. Des proches. Et qu’elle allait se retrouver nez à nez avec l’un d’eux. Elle le savait juste – et Rain avait appris à suivre son instinct. Elle n’était pas armée. Y’avait Ismael juste à côté. Merde, merde, merde.

« On peut faire quelque chose pour t’aider ? » demanda Ismael à ses côtés alors que l’homme s’était arrêté. Rain voulut se tourner vers lui, lui dire de foutre le camp, qu’il avait rien à faire avec tout ça. Si elle pouvait au moins éviter qu’il soit impliqué dans tout ça – et qu’elle évite les questions trop compliquées. Mais avant qu’elle ne puisse bouger le moindre petit doigt, l’homme se rua vers elle. « J’te tiens, salope. » Elle évita le premier coup, se déviant vers la droite, et eut le temps de voir Ismael au sol, se faisant ruer de coup par ce même homme qui se jetait à nouveau vers elle. L’hésitation lui fut fatale – elle reçut le poing en plein sur le nez, la faisant reculer sous l’impact. Deux. Ils étaient deux. Deux mêmes.

Des clones. Merde. « Ismael. Fous le camp » eut-elle le temps de placer.

L’adrénaline fusa dans les veines de Rain, qui se débrouilla pour éviter les prochains coups. Mais le mutant – car ça en était un – se déculpa à nouveau, et face à deux répliques du même gorille, Rain perdit son avantage de rapidité et d’agilité. Elle avait reçu le meilleur entraînement possible – et elle se battait bien, très bien. Elle eut rapidement la lèvre en sang et la main gauche endolorie, mais elle continuait. Elle parvenait à donner plus de coups qu’elle en recevait – jusqu’à ce que ses deux bras se retrouvèrent immobilisés et qu’elle sentit une lame s’enfoncer dans sa peau.

Comme dans du beurre.

La douleur la paralysa, alors qu’elle sentit le sang jaillir de la plaie. Il lui semblait qu’on venait de lui arracher l’estomac, de lui foutre les poumons en feu. Rain recula sous le choc, se laissant presque retomber dans les bras de son agresseur – et ce dernier la poussa d’un coup de genou. Elle se rattrapa, s’empêchant de tomber – et tenta de discerner Ismael à travers le rouge. Mais elle ne le voyait pas – elle ne voyait plus rien. « J'vais te découper en morceaux, bitch. Ça t'apprendra à t'en prendre à mon frère. Tu vas crever, et tu vas le sentir. » Rain releva des yeux embrumés vers le mutant. Ismael. Fous le camp.
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Ismael Drake
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MessageSujet: Re: given up the ghost, (ismain)   given up the ghost, (ismain) EmptyMar 28 Nov - 5:07


given up the ghost
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C’était le genre de contretemps qui ne se prévoyait pas. Le genre auquel on ne pensait pas avant qu’il survienne. Le genre qu’on cherchait plutôt à fuir, tant du côté des mutants que de leurs prédateurs. Mais ce soir, il fallait croire que les choses s’étaient placées de telle sorte qu’ils n’avaient pu y échapper. Et lorsque les mains puissantes avaient attrapé Ismael pour le jeter au sol, celui-ci en avait été presque surpris. Son attention était entièrement concentrée sur l’homme qui se tenait devant eux, et le laps de temps qui s’était écoulé depuis le moment où il avait vérifié que personne ne venait par derrière n’était pas suffisant pour qu’un autre inconnu soit arrivé, et certainement pas aussi silencieusement. Et dès l’instant où il heurta le sol, il comprit. Ce type était lui aussi un mutant. Et dans ce cas, il y avait peu de chances pour que la véritable cible, ce soit lui.

La voix qui s’échappa alors, et les mots qu’elle tenait, ne firent que lui confirmer cette idée. Il entendit le premier coup, rapidement suivi d’une phrase étranglée. Ismael. Fous le camp. Recroquevillé au sol, une main sur ses côtes, l’autre sur tâtonnant le béton pour tenter de trouver un appui suffisant à lui permettre de se relever, Ismael n’obéit pas. Pas question de la laisser là. Pas question de laisser ce type s’en prendre à Rain comme ça. Il se fout de ce qu’elle a pu faire, se fout éperdument de la vie qu’elle mène une fois le jour levé. Tout ce qu’il sait, c’est qu’elle ne mérite pas de crever dans cette ruelle sombre, éventrée comme un chien égaré. Personne ne le méritait.

Ses pieds retrouvèrent appui sur le sol, et commencèrent à propulser son corps vers en hauteur, malgré la douleur qui résonnait dans ses côtes. Il se releva suffisamment pour voir les deux hommes, strictement identiques, tenter de la ruer de coups. Suffisamment pour voir Rain se défendre comme un beau diable, et en parer, puis en rendre, plus qu’elle n’en recevait. Et alors qu’il était suffisamment redressé pour réussir à faire un pas vers eux, l’un des deux hommes tourna la tête vers lui. Ni une ni deux, il s’avança — laissant pourtant un autre clone derrière lui. Un autre clone qui continuait de s’en prendre à Rain avec l’un de ses compères, tandis qu’un troisième se dirigeait vers lui, Ismael. Et merde.

Il recula de quelques pas, esquivant le coup de poing grossier que l’autre lui envoya. Rapidement, pourtant, son dos heurta le mur, et les deux mains empoignèrent le col de sa veste. Il serra les dents. L’adrénaline embrasait ses veines, contractait ses muscles. Et après les premiers coups que l’homme lui envoya, tous les autres moyens de survie qu’il s’était imaginés avaient disparu. Si par magie il réussissait à se débarrasser de ce clone, rien n’empêchait le mutant de lui en envoyer un autre. Et rien ne l’empêchait de continuer à faire crouler Rain sous les coups, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus capable d’en supporter. Y avait qu’un moyen de régler tout ça. Un moyen qu’il répugnait profondément à utiliser — un moyen auquel il était illégal de recourir. Mais entre la mort et la prison, le choix était rapide. Le choix n’existait pas.

Stop. Il arrête le poing qui fuse vers son visage, le laisse se dégager et reprendre son col. Et au moment où il s’apprête à empoigner son agresseur, il vit Rain tomber. Il vit, grossièrement, le sang barbouiller son abdomen, là où le mutant avait frappé. Et ses yeux croisèrent les siens, l’espace d’une fraction de seconde perdue dans le temps. Perdue dans la douleur, perdue dans l’agonie. Perdue dans la peur, et dans le désir de survie. Rain.

Sans plus attendre, il attrape les deux poignets du clone qu’on lui a envoyé. Ses pouces s’enfoncent dans la chair et, immédiatement, il sent le transfert commencer. Il serre les dents, agrippent les bras de son vis-à-vis. Les yeux plantés dans les siens, l’empêchant de bouger, l’empêchant de reculer. Voyant son expression changer, ses forces s’amenuiser. Il entend les mots que crache le mutant à Rain, et sent son cœur cogner furieusement contre les barreaux de sa cage thoracique. Sa pression sur les poignets se raffermit encore — et, alors, les os se brisent sous ses doigts. Le clone pousse un léger cri, perdu entre le grognement et le gargouillement, et va pour reculer. Ismael le sait : ce n’est pas le mutant. Ce n’est qu’une pâle copie, qu’un soldat envoyé pour mourir au combat. Le général est là, à quelques pas seulement. Le général a poignardé Rain, et il entend bien l’achever. Not under my watch, asshole.

Brutalement, il enfonce son pied dans la jambe du clone, le fauchant sur le côté du genou. Un autre craquement qui se fait entendre, et le soldat tombe au sol. Neutralisé. Inutile. Ismael ne s’attarde pourtant pas à le voir disparaître. Toute douleur enterrée sous la force nouvelle dont il est animé, il s’approche des deux autres clones, s’approche de Rain. Y en a un qui se tourne vers lui, et qui fait mine de se dédoubler. Ça ne lui prend qu’une petite seconde pour avaler la distance qui les sépare et pour le saisir à la gorge. Le clone à demi sorti de son hôte se renfonce dans le corps qui le générait, et toute trace en disparaît complètement au moment où Ismael le précipite vers le sol pour l’y fracasser. Sous ses doigts, contre sa paume, il sent l’énergie circuler. Ça ne prend pas longtemps avant que le dernier clone tente de venir au secours de ce qui semble être son maître — son général.

Bien tenté. Ses mains se referment sur les épaules du Drake, tentent de le faire basculer, et se heurtent à sa force hors du commun. Le mutant balance son bras vers les mains qui le tiennent, et un seul mouvement lui suffit pour faire passer le clone par-dessus sa tête. Celui-ci disparaît avant même d’avoir touché terre, fauché par le manque d’énergie que son propriétaire ressent. Le gène X a fini de donner l’énergie qu’il pouvait drainer — et maintenant, la faiblesse devient vraie. Sous les mains d’Ismael, son agresseur le sent, son agresseur se débat. Sa main réussit à trouver le couteau qu’il avait déjà brandi auparavant, et la lame s’enfonce entre les côtes de son adversaire. C’est à peine si la douleur parvient au Drake — c’est à peine sur la souffrance se fraie un chemin dans la puissance que lui donne toute l’énergie puisée. Il sait que lorsque la poussière retombera, les choses seront sûrement différentes. Mais pour l’heure, il ne sent rien. Ses yeux regardent le mutant faiblir entre ses mains, alors que son genou est venu broyer son poignet pour l’empêcher de se servir à nouveau de sa lame. Et tandis que les yeux du type papillonnent, il parvient à lâcher quelques derniers mots. Enragé. Haineux. Méprisant. Méprisable. « Fuck you. Traitor. » Ismael ne bouge pas — Ismael ne réagit pas. Il se moque des accusations, se moque de ce qu’on pense de son choix de camp. Il n’y a pas de camp. Il n’y a que les êtres humains, trouvant de nouveaux prétextes pour s’entretuer jusqu’à la fin des temps.

Finalement, l’homme perd connaissance. Son corps se relâche et, après avoir serré pour quelques secondes encore, le Drake finit par se redresser et se reculer. Une pointe de douleur fuse alors qu’il se relève, et sa main se plaque contre son flan, au niveau de ses côtes flottantes. Fais chier. Son regard se pose immédiatement sur Rain, et en deux pas, il est à ses côtés. Il se laisse tomber sur les genoux, pose sa main libre sur sa joue. Il prend garde à ce que son énergie soit retombée, prend garde à ce que tout soit équilibré. L’espace d’une seconde, ses doigts caressent sa peau pâle, avant qu’il ne les redescende pour attraper son poignet. Son pouls file entre ses doigts — mais elle est tout de même salement blessée, et il le voit. « Hey. Rain. J’suis là. T’es avec moi ? » Il ne réfléchit pas avant de parler, ne réfléchit plus avant d’exister. Son pouvoir pousse la pulpe de ses doigts, voudrait se mettre entre lui et elle — mais il l’en empêche. Pas question de laisser les choses dégénérer davantage. Pas question de la perde. Pas après tout ça.

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MessageSujet: Re: given up the ghost, (ismain)   given up the ghost, (ismain) EmptyMer 6 Déc - 2:43

Le monde était rouge. Un rouge carmin, épais et collant, qui lui collait aux paupières, qui lui bloquait la gorge. Elle était incapable de bouger même un pouce – au moindre mouvement elle allait s’écrouler, elle le savait. Et la douleur – c’était ça le pire. Une douleur brûlante, étouffante. Rain faisait de son mieux pour l’ignorer, pour tenter de bouger, de se relever. Aller aider Ismael. Faire quelque chose, n’importe quoi, plutôt que de rester plantée là en attendant un miracle. Mais elle en était incapable, la douleur était trop poignante. Elle voyait rouge, et elle voyait noir – la noirceur envahissait doucement son regard, rendant la ruelle floue, rendant les mots soufflés presque inaudibles. Elle sent la présence du mutant au-dessus d’elle, tyran qui tient sa vie entre ses mains. Un coup, peut-être deux, et ce sera terminé. Sa vie se finira dans cette ruelle merdique, prise par surprise par un mutant vengeur. Elle l’entend parler, l’entends lui cracher des insultes, voit du coin de l’œil la lame étincelante malgré le sang qui la tâche – son sang. Il continue à parler, le mutant, mais Rain ne l’entend plus, ne l’écoute plus. Elle ne sent que la douleur, et ne fait qu’attendre – si c’est pour finir, autant que ça finisse vite. Elle sent la lame toucher sa joue, perçant presque délicatement sa joue. Il joue avec sa proie. Maintenant qu’il sait qu’il la tient, il joue avec elle. Rain a envie de vomir. Mais elle sait que ce ne sera que du sang – du sang qui mouille déjà ses lèvres.

Mais finalement, les prochains coups ne viennent pas. Soudainement, le mutant disparait de sa vue; il s’engouffre dans la noirceur, juste un peu plus loin. Et Rain se force à relever la tête pour comprendre ce qui se passe – elle voit Ismael, voit le même couteau le transpercer. Elle ouvre les lèvres, comme en voulant crier, et se projette vers l’avant. L’instinct. Mais la douleur est cuisante et elle ne fait que tituber en grognant de douleur. Inutile. Voilà ce qu’elle est. Ismael pourrait se faire massacrer juste là et elle ne pourrait rien faire. Inutile. Mais heureusement, le musicien s’avère être une surprise – la manière avec laquelle il terrasse son adversaire ne peut pas être naturelle. Un mutant. Si seulement elle avait assez de forces pour vraiment réagir à cette révélation.

Et alors que Rain s’affaisse sur le sol, elle sent une main froide sur sa joue. Le contact lui fait l’effet d’un choc électrique, et elle relève les yeux pour observer le visage qui se place devant elle. Ismael. Elle a envie de fermer les yeux et se réfugier dans la sensation agréable de la caresse du musicien, mais la main disparaît rapidement pour aller vers son poignet. « Hey. Rain. J’suis là. T’es avec moi ? » Elle veut lui répondre, lui dire que ça va, lui demander si lui ça va. Il est blessé, elle le sait. Elle veut savoir, s’il est aussi mal en point qu’elle. Si c’est deux vies qui vont se finir dans cette ruelle. « T’es pas parti » réussit-elle à dire, sa voix rauque, des gouttelettes de sang s’échappant de ses lèvres au même moment. Sa main est toujours posée sur sa blessure, inutile – elle a pas la force d’appuyer. « T’es resté » ajouta-t’elle, gardant ses yeux dans ceux du musicien. Si elle perds ce contact, elle va tout perdre. Une toux s’échappa de sa gorge, et elle ferme les yeux de douleur. « J’crois pas tenir bien longtemps. » Les mots tombent, et elle serre la main d’Ismael. Parce que ça lui fait étrangement du bien, de le savoir là, de toucher sa peau, de savoir qu’elle est pas seule. Ça lui apporte un peu de force, imaginaire ou pas, de le savoir juste là. Que pour une fois, elle est pas toute seule. Que pour une fois, quelqu’un est restée pour elle, même après qu’elle lui ai dit de partir. Qu’il est resté, pour elle.
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