i don't need a superman - ft Angel on the Boston Bridge

Inscrit(e) le : 01/11/2017

i don't need a superman

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Camille and Angel

J’avance sans vraiment savoir pourquoi ni comment. Voilà deux nuits que je ne dors pas, planté comme un piqué dans la chambre de mon fils. Il me manque … J’ai comme un trou béant dans ma poitrine et ça me fait horriblement mal. Les rues de Boston sont calmes, normal. Le temps n’est pas si beau que ça. En même temps, nous sommes en octobre … La pluie tombe sur mon visage et j’avance vers le Leonard P. Zakim Bunker Hill Memorial Bridge. Je n’ai plus l’envie de me battre, je n’ai plus cette petite étincelle que j’ai eu quand j’ai rencontré Acacio. Je me sens coupable, au-delà des mots … J’ai pourtant un adorable petit garçon qui me rappel qui j’étais, ce pourquoi je me suis battue. Il est plein de joie et d’amour, voyant les gens par-delà les masques qu’ils se mettent, parce que le monde est bon et que nul ne doit lui faire du mal … J’ai peur pour lui mais je sais que son père sera ce qu’il lui faut, une personne sur qui il pourra compter, qui le protègera mieux que moi … Sa pauvre fille de mère, autodestructrice, flirtant avec la mort. Je fixe le vide un long moment avant de me souvenir de tout … « Hé, je peux t’aider ? Tu as l’air complètement paumé. » C’était les premiers mots d’Acacio pour moi et moi, je l’ai tout bonnement envoyé chier. Je pensais qu’il ne voulait que me mettre dans son lit, comme tous les autres mecs qui m’ont adressé la parole ce jour-là mais non, lui était différent … Il était mon âme sœur … Je sais que je ne pourrais plus jamais aimer comme je l’ai aimé lui …

« Moi c’est Acacio, pas connard. » Je me tiens le cœur, fondant en larme. Pourquoi ai-je fais ce choix stupide … ? J’avais peur, peur qu’il apprenne qui j’étais, ce que mon père était … Peur que son père, ce Charles, me fasse du mal mais aussi fasse du mal à mon bébé. Je soupire et ferme les yeux. Je ne suis qu’une imbécile, je ne mérite pas de vivre, d’avoir eu ce fils si parfait … Ma jambe passe au-dessus de la rambarde et je fixe l’eau en dessus. La chute pourrait m’être mortelle ou pas, je ne sais pas … Je ne sais plus. Je ne sais même pas quelle heure il est. Sortant mon téléphone, je regarde une dernière fois la photo de mon fils et je mords ma lèvre. Je ne suis qu’une lâche … Je l’abandonne comme j’ai abandonné son père … Mais c’est pour le bien de tout le monde, je suis trop dangereuse, je pourrais lui faire du mal comme je pourrais faire du mal à n’importe qui si j’ai peur ou même si je suis stressé. J’avais juste laisser un « Je vous aimes … » dans la boite aux lettres d’Acacio avant de venir ici … Même si je sais que c’est impossible qu’il le lise, je me doute que sa pétasse va le trouver avant lui et l’arracher.

Inscrit(e) le : 30/10/2017

Parfois le hasard fait bien les choses. Parfois, on se trouve au bon endroit au bon moment. Et parfois, on maudit aussi ce hasard qui nous fait être là où on a pas le moins du monde envie d’être. Parce que cette balade, Ange l’aurait voulu apaisée. Il était parti courir pour s’empêcher de pleurer, pour s’empêcher de penser à quoi que ce soit. Il voulait se vider le crâne de toutes ses idées noires. Il n’avait pas voulu embêter une fois de plus Sunny. Il n’avait pas voulu être le parasite de ses nuits une fois de plus. Il avait préféré l’option de la course nocturne. Mais il n’aurait pas cru que cette course concorderait avec la fin de celle de cette jeune fille.

Il la discernait clairement, des cheveux de feu. Les yeux plein de détresse à regarder vers le bas. Son premier réflexe est de regarder si quelqu’un d’autre est là. Mais il est seul sur ce foutu pont. Les voitures passent sans s’arrêter, sans même ralentir. Ils sont seuls. Il est le seul à pouvoir l’empêcher de faire quelque chose qui pourrait être irréparable. N’est-ce pas ironique quand on sait qu’il est lui-même passé par là ? Quand on sait qu’on l’a retrouvé les poignets en sang dans une baignoire quand son don était trop dur à porter… Même s’il savait ce que c’était, il se trouvait désemparé là, perdu face à une détresse étrangère. Il retira les écouteurs qu’il avait encore dans les oreilles. Il s’approcha doucement.

“Vous risquez de glisser, mademoiselle…” souffla-t-il doucement, d’une voix calme.

Faussement calme. Ses dents mordant sa lèvres inférieure avec nervosité. Il approcha un peu plus. Jusqu'à être presque à côté d'elle.

“Vous êtes sûre de ce que vous faites ? Sur le moment, on est sûr que c’est la meilleure solution. Mais ce n’est pas jamais une solution. C’est juste une fin. On s’empêche de trouver des solutions. Je sais de quoi je parle. J’ai été à votre place. Enfin… Sauter d’un pont, j’avais trop peur que ça me défigure… J’ai toujours trop tenu à ma belle gueule…”

Il eut un léger rire. Mais ses mains sur la rambarde témoignent de sa nervosité.

“Votre visage ne mérite vraiment pas de s’exploser contre cette étendue d’eau.” ajouta-t-il doucement. “Vous voulez bien que je prenne votre main ?”

Inscrit(e) le : 01/11/2017

i don't need a superman

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Camille and Angel

Mes yeux ne lâche pas l’eau … Alors qu’une voix ce fait entendre derrière moi. « Vous risquez de glisser, mademoiselle… » Non, jure … ? Je me retourne vers la voix et je vois un jeune garçon, en tenue de sport. Visiblement, il était en train de courir quand il m’a vu ici, prête a sauté. Je fixe à nouveau le vide et reste silencieuse. « Vous êtes sûre de ce que vous faites ? Sur le moment, on est sûr que c’est la meilleure solution. Mais ce n’est pas jamais une solution. C’est juste une fin. On s’empêche de trouver des solutions. Je sais de quoi je parle. J’ai été à votre place. Enfin… Sauter d’un pont, j’avais trop peur que ça me défigure… J’ai toujours trop tenu à ma belle gueule… » Je soupire et me retourne vers lui. « Ne vous approchez pas de moi, je risquerais de vous faire mal et j’en ai pas envie … Pour ce qui est de votre question, oui j’en suis sûr. C’est la seule chose qui me permettra de ne plus faire de mal à personne. Et puis je n’ai plus rien à perdre … » Je mords ma lèvre. Oui c’est la seule chose qui pourra permettre à Acacio d’aller mieux, à mon fils de vivre heureux … A cette pensé, je fonds à nouveau en larme alors que l’inconnu me demande si je veux bien qu’il me prenne la main.

« Ne me touchez pas … Je ne veux blesser personne … Laissez-moi … » Mais je veux vivre au fond de moi. Moi, la petite rousse, prête à sauter … Je veux vivre comme n’importe qui. Alors je prends sa main et repasse du côté sécuritaire. Mes jambes ne me retiennent plus et je fonds à nouveau en larmes, les genoux au sol. « Je suis une crétine … Je fais du mal à tous ceux que j’aime … Acacio et maintenant mon fils … Je ne mérite pas de vivre. Je les ai abandonnés tous les deux, je leur ai fait du mal, je suis dangereuse … Pour tout le monde. Même des gens que je ne connais pas. Je peux les tuer sans le vouloir … Je peux … Je ne veux pas. Je préfère mourir que de voir ou ressentir ça. J’ai même failli tuer un pauvre clébard ! » Faut que je me calme sinon, je risque de lui faire du mal. Mes mains tremblent, surement de froid.

Inscrit(e) le : 30/10/2017

Peut-être que ça n’allait pas être aussi simple que prévu. Il ne tient pourtant pas compte de son ordre. Il avance malgré tout. Doucement. Comme on avancerait vers un animal sauvage qu’on tente d’apprivoiser. Il se reconnaît dans le discours de la rousse. On pense tous qu’on a plus rien à perdre quand on en est là. Mais la réalité est toute autre. On a juste plus la lucidité pour voir qu’il y a encore des possibilités, des solutions derrière les problèmes. Un futur plein de choses à créer à découvrir. A cet instant-là, on ne voit que l’impasse. Que la noirceur. Que le mur impossible à franchir.

“Vous ne me ferez pas de mal…” assure-t-il avec conviction.

D’une parce qu’il sait se défendre. De deux, parce qu’il a une mutation pour assurer sa protection, et il le sait. Son don n’est pas qu’une malédiction. Il le sait. Il pourrait même s’en servir pour convaincre plus facilement la belle rouquine, mais il ne veut pas. Il ne veut pas altérer sa volonté. Il ne veut pas la forcer. Cela ne servirait à rien. Elle reprendrait son idée dès que son influence disparaîtrait, ce serait vain. Tellement vain. Il serra doucement sa main et l’aida à repasser du bon côté de la barrière. Il s’accroupit à côté d’elle. Soulagé sans doute de la voir là. Il pose doucement sa main sur son épaule. Mais cette main se crispe légèrement en entendant un prénom qui ne lui est que trop familier. Acacio. C’est elle ? Il fronça un peu les sourcils. Bizarrement moins empathique d’un seul coup. Mais… Il ne peut se baser que sur les dires de l’autre parti. Alors il chasse les mots abruptes du brun et se concentre sur elle.

“Calmez-vous… On peut tous tuer par erreur. On conduit des voitures, on possède des flingues, on a des produits toxiques dans nos placard. Si c’est une mutation qui vous fait peur, sachez qu’elle se maîtrise. Il vous faudra juste du temps, et de l’acceptation. Croyez-moi… Vous pouvez vous en sortir si vous vous en donnez les moyens.” dit-il d’un ton apaisant, calme. “Vous voulez vous en sortir ? Ou vous préférez être celle qui a abandonné son enfant ? Battez-vous, bon sang ! Une mère abandonne pas son fils !”

Pas une vraie mère. Il remarque le tremblement de ses mains. Il détache sa veste qu’il avait noué à sa taille. Il la dépose sur ses épaules. Doucement. Puis, il va prendre ses mains dans les siennes. Sans aucune crainte. Il n’a pas peur des mutants. Il en est un autant qu’elle. Probablement plus destructeur qu’elle. Seulement, il a accepté qu’il pouvait être dangereux, il se maîtrise, il contient la force dévastatrice en lui. Il a travaillé pour ça. Il a souffert. Il a failli abandonner. Mais quelqu’un a été là pour lui insuffler encore l’envie de se battre. Un but à atteindre.

“Si vous avez besoin d’aide, on en trouvera. Mais c’est vous qui devez trouver la force d’avancer. Pour vous. Pour votre fils.”

Il n’ajouta pas pour Acacio. Parce que cela serait malvenu. Parce qu’il avait couché avec Acacio. Plus d’une fois. Ce serait vraiment déplacé. Mais pour son fils, elle devait relever la tête. C’était plus important encore qu’Acacio.