"Any, qu'est-ce que tu fais ?- Ma liste au père Noël Papa !- Allons, c'est maman qui t'as encore dit ça ? Tu sais bien qu'il n'existe pas, c'est le compte en banque de papa ton vrai père noël."Il m'embrassa sur le front, oui j'avais 6 ans et tout paraissait normal pour mon père. Mais bon, je m'en fichait après tout, le père noël n'était qu'un prétexte pour moi pour avoir beaucoup de cadeaux le même jour, mais techniquement, si je voulais quelque chose, je n'avais qu'à demander. Papa était très fier de sa fortune, il avait amassé énormément d'argent grâce à l'immobilier. Il avait acheter un local commercial qu'il louait, puis un appartement, puis un immeuble, puis un magasin, puis deux, puis trois... Il était plein aux as. Ma maman était une femme très belle, qui n'avait pas été séduite par le compte en banque, mais bien par l'homme qu'était mon père. Car bien qu'il soit vaniteux, et très sûr de lui, il était un homme très gentil et très marrant. Oui, mon père était quelqu'un d'extrêmement rieur. C'est ce qui avait fait craquer ma mère. Il était aussi très généreux, ma mère était couverte de bijoux, plus qu'elle ne pouvait en porter, et je ne manquais de rien. On habitait dans un manoir à Hyde Park, dans la ville de Boston. Mon père malgré sa grande richesse, donnait beaucoup pour des associations, et partait du principe que autant d'argent ne devait pas faire que notre bonheur. Oui j'avais une famille de rêve. Une mère qui me lisait des histoires, un père qui me payait des études, un jardin immense qui était comme une jungle pour moi quand j'étais petit.
Quand j'ai grandi, le jardin me semblait plus petit, à chaque fois que je rentrais à la maison après mes semaines d'internat, il me semblait plus petit. Je n'avais pas trop de mal à me faire des amis, j'étais assez sociable, mais je ne parlais jamais de la fortune de ma famille. Même si des fois mon nom me devançait. Mais je ne voulais pas avoir l'air vaniteux à me vanter sans cesse de la fortune de mon père, ni même avoir des amis uniquement intéressés par mon compte banquaire... Du coup, je ne disais rien. Et je me suis fais des amis le plus naturellement du monde. Des potes avec qui on sortait le soir, quelques fois en douce pour aller dans les bars, on arrivait toujours à sortir discrètement, c'était plutôt rentrer qui était un problème. Généralement on finissait la nuit chez la coloc des nanas demi-pensionnaires, et on revenait au matin, caché parmi la foule des DP, les vrais strats ! Mais j'ai quand même mis un moment à sortir en douce, avant quand je suis arrivé, j'étais très discipliné, c'était comme ça dans ma famille, j'étais bien élevé. Mais ils ont fini par me convaincre de sortir avec eux le soir, et j'avais accepté, la première fois la peur au ventre. Peur de se faire prendre, peur de recevoir un appel de mon père me disant qu'il avait lui même eu un appel de l'établissement comme quoi j'avais disparu... Bref j'étais tout stressé mais l'alcool m'avait vite fait oublier ça. C'était aussi mes premières cuites, les cours de maths avec la migraine pas possible, le doliprane par pack de douze... Ouais, j'en ai découvert des choses à la Fac. J'avais été dans un lycée privé pour mes 3 ans de bac alors c'était pas non plus là bas que j'allais apprendre la vie... Non vraiment ça a été la Fac qui m'a tout appris. L'alcool, les filles, la liberté, ouais, j'ai tout appris très tard.
En parlant de choses apprises tardivement, un jour j'ai été convoqué dans le bureau de la directrice. Il y avait la police. J'ai eu peur, j'ai pensé que c'était à cause d'une de nos virées nocturnes, on avait pas mal de grammes dans le sang en général. Mais j'étais loin d'imaginer qu'on m'apprendrait la mort de mes parents. Deux jours après leurs décès réel. Ça faisait deux jours que mes parents étaient morts, et je n'en savais rien. Ils m'ont dit qu'ils avaient eu du mal à me trouver, mon œil ! J'étais là!Je n'avais pas bougé de la Fac ! Mon monde était en train de s'écrouler... Mes deux parents étaient morts tués par des espèces de mafieux qui en avaient après le pognon de la famille, ils ont pris tous les bijoux et les objets de valeurs, mais n'ont pas eu le temps d'ouvrir le coffre fort. Et n'ont pas non plus eu le temps de craquer les comptes en banque, la police est arrivée sur les lieux et en a tué la moitié dans un échange de coups de feux, ce qui fit fuir l'autre moitié. Mais ils avaient été identifiés et ils allaient sans doute être retrouvés. Mes potes de Fac ont été très présents pour moi, j'avais de vrais amis... Et les semaines qui suivirent j'eus énormément de rendez-vous avec le notaire et la banque, les papiers, les droits de succession, j'étais vraiment très riche, mais j'aurais voulu garder mes parents et ne pas toucher un rond.
Mes amis étaient ma force, c'est pour ça que j'ai continué la Fac, mes études dans la chimie me passionnaient, et mes amis me soutenaient, si j'avais quitté la Fac suite à ça, je n'aurais plus eu aucun passe-temps, et je n'aurais plus eu mes amis. Je serais sans doute tombé dans une totale dépression. Les profs m'aimaient bien, j'étais quand même très studieux et avant tout je n'étais pas là pour avoir juste un niveau d'étude supérieur, j'aimais vraiment la chimie.
Les assassins de mes parents n'avaient pas été retrouvés, du moins ceux qui n'avaient pas été tués pendant l'intervention des flics. J'aurais voulu les retrouver, et les tuer moi-même, mais je n'étais pas un tueur, je ne savais même pas me battre, j'étais juste un chimiste... Du coup j'ai fais appel à quelqu'un. Un tueur chasseur de prime, je lui ai promis de l'argent s'il les retrouvait et qu'il les massacrait. Il se faisait appeler Roy Jenkins, et j'ai eu droit à quelques photos me prouvant que le travail était fait. Ça et les gros titres des journaux. Il eut sa récompense, et je n'entendis plus jamais parler de lui.
C'est dans cette période que ma mutation a fait surface, je ne sais pas si le choc d'avoir perdu mes parents y était pour quelque chose, mais je me suis découvert cette faculté de pouvoir créer n'importe quelle substance liquide, depuis mon épiderme. N'importe quelle partie de ma peau était capable de créer n'importe quel liquide. Je vous raconte pas l'état de notre chambre d'internat, moi et mes 5 potes dans la chambre... Celle ci est devenu un labo d'expérimentation ! J'étais mutant, c'était trop cool ! Les 6 mecs de la chambres, on était les seuls au courant ! Bon faire de l'eau c'était facile, mais ça s'est avéré beaucoup plus compliqué par la suite. Heureusement que j'étais un parfait chimiste ! On s'est rendu compte que je devais connaître la composition du liquide si je voulais le créer. C'est pour ça que l'eau était si simple, H2O et point barre.
Je ne pouvais pas contrôler le liquide par contre, une fois fabriqué, il tombait au sol sous l'effet de cette chère gravité. Je ne pouvais pas influencer la température non plus, les liquides sortaient à température ambiante. Direct avec les potes ça a été : « De la Vocka ! Fait de la Vodka ! » On était allé acheter une bouteille pour lire les composants, et en lisant les composants, j'arrivais à en faire ! C'était trop cool ! Je me lavais bien les mains, et je générais le liquide dans le creux de ma main, pour le faire glisser dans les verres. Après je créais des diluants, facile aussi, pur jus d'orange, composition : orange, et pareil avec tous les autres jus de fruits. On s'est jamais pris autant de cuites. J'ai aussi essayé de créer des bières, alors là c'était vraiment, vraiment plus compliqué. Toutes les bières étaient différentes, et surtout, il n'y a pas toujours tous les composants sur les étiquettes. On a du chercher plus loin. Les livres disaient :
« L'eau constitue plus de 90% de la bière. Ses qualités déterminent la clarté et le goût de la bière. Elle encourage le malt et le houblon à libérer leurs sucres et arômes. - On brasse de la bière avec différentes céréales (orge, blé, avoine, seigle, riz, maïs). L'orge transformée en malt permet d'obtenir un goût plus pur. - Le houblon contient des acides qui stabilisent la bière et lui procurent son amertume ainsi que des huiles essentielles qui enrichissent sa palette aromatique. - La levure, ce micro-organisme unicellulaire permet de transformer les sucres en alcool et en gaz carbonique, mais aussi de développer des arômes. 35 centilitres d'eau, 50 grammes de malt, 2 grammes de houblon, une pincée de levure. »
Déjà on avait la base. Mais c'était tout ce qui venait après qui était vraiment très chiant...
Composition chimique de la bière détaillée pour un litre à 5% d'alcool : Eau 91 % Alcool 5% Résidus d'hydrates de carbone 4 % Substances protéiques 6g Anydride carbonique 5g Potassium 350mg Phosphore 250mg Magnésium 80mg Acide citrique 110mg Polyphénols 100mg Alcools supérieurs 100mg Acides aminés essentiels 80mg Calcium 40mg Sodium 30mg Esters 25mg Acide pyruvique 80mg Cuivre 0,05mg Fer 0,03mg Vitamine B3 ou PP (niacine) 7700µg Vitamine B5 (acide pantothénique) 1500µg Vitamine B6 (pyriodoxine) 600µg Vitamine B2 (riboflavine) 300µg Vitamine B9 (acide folique) 80µg Vitamine B1 (thiamine) 25µg Vitamine H (biotine) 10µg
Heureusement que la chimie, c'est mon dada. Sérieux les vitamines se comptent en µg ! Des micros grammes !! C'était super excitant ! Avec toutes ses infos, j'avais réussis à créer une petite bière douce, bien sympa. Mais là où je dis que la chambre était devenue un labo, c'est qu'on a fais des calculs dans tous les sens, on a modifié des grammages, on a rajouté des arômes, pour créer de nouvelles bières, on s'est éclaté comme jamais. Au fil de mes études, de toutes ses années à chercher, à créer, à composer, j'ai fini par décrocher un doctorat en physique-chimie.
J'ai eu mon Bac à l'âge de 18 ans, et mon doctorat 8 ans après, soit à 26 ans. J'ai terminé très tard
mes études, mais j'avais les moyens de rester toute une vie à ne rien faire alors je pouvais bien me permettre ça ? J'étais rentré à Boston, la ville où j'étais né, ou j'avais grandi, seules mes études m'avaient arrachées à cette ville, mais je retrouvais avec joie le manoir de mon enfance, qui avait été tenu propre par la ménagère et le jardinier. De brave personnes. Durant tout ce temps, comme le manoir n'était plus habité, j'avais ordonné que le manoir devienne un refuge pour les sans-abris. Je n'aurais pas voulu me dire que cette brave ménagère travaillait pour un manoir dont les dernières personnes en ayant profité étaient mortes assassinées dans le salon. Je voulais qu'il y ait quelqu'un pour faire valoir son travail et qu'elle ne se sente plus seule. Le Jardinier ne passait qu'une fois par semaine en haute saison, et beaucoup moins en hiver. Tandis qu'elle, avait une chambre au manoir, elle vivait là la plupart du temps. Ce devait être morbide. Mais maintenant j'étais de retour, alors pour ne pas mettre les SDF à la porte, je leur ai offert des chambre dans certains des appartements qui m'appartenaient désormais. Le temps qu'ils se reprennent en main et trouvent un travail. Déjà une douzaine de SDF avaient remis le pied à l'étriller grâce à l'aide indirecte que je leur avais apporté. Cela me rendait heureux de voir que je pouvais être quelqu'un de bien, malgré le fait que je suis plein aux as et que je possède en moi un génome qui n'est pas humain. Je sais que certains mutants sont dangereux, certains maîtrisent le feu, ça fait froid dans le dos... Mais moi c'est de bon cœur que je suis allé me faire dépister. Une pastille bleue fut apposée sur ma carte, et je ne m'en cachait pas. Ma mutation était une vrai bénédiction pour un gars comme moi ! C'est vrai quoi, j'aurais pu passer à travers les murs, mais ça ne m'aurait servit à rien, j'aurais pu savoir voler, ça aurait été cool, mais bon je n'aurais pas eu le droit de voler tranquillement au dessus de la ville. Non vraiment là, j'étais aux anges avec ce don ! C'était totalement le reflet de moi même ! J'étais un homme heureux.
J'avais mon doctorat de Physique-chimie, mais je n'avais rien de ces grands hommes avec leurs prix Nobel, moi j'avais pas 80 ans, et j'avais l'intention de faire ce que bon me semblait. J'ai acheté le Beacon Hill Pub, Je faisais ma propre bière, mes propres boissons. J'avais juste embauché un pâtissier pour tout ce qui était « Breakfust » Parce que oui, on ouvrait aussi le matin. Je faisais aussi le café. Cela faisait maintenant 6 ans que j'étais propriétaire du Beacon Hill Pub, dans le quartier du même nom, et j'étais bien. J'étais vraiment bien, ma petite vie peinard, personne ne venait me faire chier, je ne prenais aucunement part à toute cette guerre mutant/hunter. Moi j'étais mutant, dépisté, pas le moins dangereux du monde. Forcément si un hunter venait pour me faire la peau sans raison, ça ne me plairait pas trop, mais ça n'était encore jamais arrivé. Alors je me contentais d'embaucher des étudiants pendant les vacances, de faire des boissons pas chers puisqu'elles ne me coûtaient rien, si ce n'est de m'hydrater régulièrement. Et ma vie est géniale.