oops i did it again

Des hommes infidèles, il y en avait dans la liste des clients de Wyatt. Certains, étaient mariés avec des femmes parce qu'ils venaient de famille trop… BCBG. Ils étaient gays mais ne voulaient pas s’assumer. L’escort ne jugeait pas, il écoutait si besoin, essayait d’être compréhensif et rassurant, mais ce n’était pas à lui de leur dire quoi faire. Il n’était pas psy… et pourtant, il y avait certains points communs. L’écoute, le non-jugement… pour certain ça avait un effet thérapeutique. C’était le cas de son client actuel, il riche homme d’affaires marié à une rentière, il passait son temps à être quelqu'un qu’il n’était pas. Ils avaient généralement rendez-vous dans un hôtel, mais la femme de celui-ci commençait à se douter de quelque chose… donc exceptionnellement et parce que ses colocataires n’étaient pas là, il avait fait venir l’homme chez eux. Ils avaient parlé un peu autour d’une bière puis l’homme avait pris une douche avant d’aller dans la chambre de Wyatt. C’était la procédure habituelle et les hommes qui faisaient régulièrement appel à des escorts ne s’en formalisaient plus avec le temps. Ils avaient presque fini lorsque la porte d’entrée s’ouvrit. Wyatt essaya de convaincu l’homme de ne pas s’occuper de la présence de son coloc. Mais il se rhabilla et quitta la chambre, lui laissant l’argent (encore heureux puisqu’ils avaient déjà bien commencé leurs affaires).

Wyatt signala à Arthur qu’il revenait et accompagna son client jusqu'à l’entrée de l’immeuble avant de remonter les six étages. C’était crevant mais le brun était endurant. Une fois dans l’appartement, il s’étira avant de se tourner vers son coloc. « Désolé, je pensais que tu rentrais plus tard. Sa femme l’a grillé pour les chambres d’hôtel alors j’ai proposé de venir ici. » Pour le coup, il était plus pute qu’escorte avec lui mais ça ne le gênait pas, l’autre était plutôt doux comme amant. Wyatt avait un peu de peine pour cet homme qui passait son temps à être quelqu'un d’autre… donc il aimait bien l’aider à être lui-même si c’était juste le temps d’une sauterie ou d’une nuit. Quoi qu'il en soit, il le reverrait bientôt. Où et comment ça restait à définir. Mais bon, pour le moment, c’était pas important. « Ça va ? T’as passé une bonne journée ? » Demanda-t-il finalement à Arthur. Ce dernier lui faisait penser à son petit frère donc il était plutôt attentionné et protecteur envers lui. Le gamin n’avait pas eu de chances, avec sa famille...comme son petit frère en sommes. Être transmutant, ce n’était pas facile, beaucoup avaient du mal à vivre avec leur condition… et on ne pouvait pas dire que le gouvernement était d’une grande aide à ce niveau.

black pumpkin

oops i did it again

La journée avait été longue. Trop longue selon Arthur. Un mec bourré avait péter un câble au bar après s’être vu refuser un énième verre. Les choses s’étaient terminées en bagarre générale, et l’intervention des flics avait été nécessaire. Au final, le bar avait fermé plus tôt pour éviter un autre débordement, de toute façon, à l’arrivée des flics, la moitié des clients s’étaient barré. Le bon côté c’était que les employés, dont Arty, pouvaient rentrer plus tôt.  Le jeune homme soupira comme il le faisait à chaque fois lorsqu’il dû affronter les six étages qui menait à son appart. Au moins, ça lui permettait de garder la forme, et ça lui faisait des cuisses en béton armé, mais tout de même, un ascenseur en bon état, ce serait pas de refus. Juste pour les jours de flemme. Enfin, de toute façon il n’avait pas le choix.

Une fois arrivée à son appart, il était essoufflé, et il partit s’installer dans le canapé. Il vit un homme passer, finissant de se rhabiller correctement et quittant l’appart, Wyatt le suivant. Ewww. Il avait sérieusement ramené un client ici? Pas cool. Vraiment pas cool. Il soupira encore. Ca aussi c’est quelque chose qu’il ne pourra jamais faire. Coucher avec qui que ce soit, pour ça, il faut un contact. Et voir la mort de quelqu’un avec qui tu t’apprête à coucher, on a vu mieux, la mort, ou carrément le voir commettre un meurtre, ce genre de chose. Le pouvoir d’Arthur est un gros tue l’amour. Il aimerait pouvoir l’éteindre des fois. Le contact avec les gens lui manque, ne serait-ce qu’un câlin, un baiser. Mais bon, pas question de se faire vacciner, et c’est le seul moyen pour que son pouvoir se mette en off. Il observa Wyatt lorsqu’il rentra dans l’appart.

« Désolé, je pensais que tu rentrais plus tard. Sa femme l’a grillé pour les chambres d’hôtel alors j’ai proposé de venir ici. »

Ouais, bah ça, c’est son problème. S’il est marié, il ne devrait pas se tapper quelqu’un d’autre.

“la prochaine fois préviens, j’ai pas envie de t’entendre faire quoi que ce soit avec tes clients!”

En plus à la base son “boulot” si on peut appeler ça comme ça, c’est juste de les accompagner je ne sais où… pas de coucher avec. Enfin, de tout façon, il fait bien ce qu’il veut il est grand.

« Ça va ? T’as passé une bonne journée ? »

Il haussa les épaules. On a vu mieux, mais il a fini plus tôt.

“Bof, un mec bourré à fait une crise, on a du appeler les flics. Si ce n’est ça, ça va. Et toi? Je suppose qu c’était pas si mal si t’as finit au lit avec ton client!”

Il a pas mieux à faire plutôt qu’escort? Y’a plein de petits boulot dispo dans les café, les fast food, ce genre de trucs.

“Tu sais… Tu pourrais te trouver un boulot de serveur aussi. Ca t’éviterais d’avoir à te tapper n’importe qui!”

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Bouarf, il n’était pas si bruyant au lit. Suffisait de mettre la TV s’il ne voulait rien entendre. Ceci dit, ça ne lui faisait pas plus plaisir qu’à l’autre de ramener un client ici. Donner son adresse c’était pas trop son kiff. Enfin, ce client-là, il le traitait bien et globalement, tous les clients et les clientes étaient assez cool… il lui était arrivé de se faire taper sur la gueule par un connard visiblement branché SM/catch. Mais c’était exceptionnel. Heureusement, il n’avait pas envie de se faire tuer par un connard de psychopathe. Au pire, il pouvait toujours demander à Arthur de regarder son futur… mouais, bof. Qui avait envie de savoir comment il allait mourir ? C’était bien trop sinistre. En tout cas, lui, il n’en voyait pas du tout l’intérêt. Sans être suicidaire, s’il devait mourir demain, bah, c’était comme ça, pas la peine d’en faire tout un plat. De toute façon, ce n’était pas à ses parents qu’il allait manquer et son cadet était déjà mort… Est-ce qu’il le rejoindrait quelque part ? Dans un pseudo paradis ou dans le monde des morts. Si les transmutants existaient, pourquoi pas les fantômes, hein ? Enfin, c’était sans doute un peu trop tiré par les cheveux. Il aimait quand même les films, séries et jeux avec des fantômes, c’était fun et parfois glauque. Genre American Horror Story, il avait aimé cette série-là. Surtout la première saison. Les films Insidious étaient cool aussi. Enfin bref, Wyatt était plutôt bon public en matière de film et tout.

Quoi qu’il en soit, il secoua la tête, un peu dépité, en apprenant qu’un mec bourré avait foutu la merde. Les gens et l’alcool… Enfin, il pouvait bien critiquer, il n’était pas un saint. Mais il n’avait pas l’alcool mauvais. Il avait l’alcool joyeux. C’était une chance sans doute. Ceci dit, il était quand même assez sage, c’était rare qu’il soit vraiment ivre. D’un part parce qu’entre les études et le boulot il n’avait pas forcément le temps de faire la fête et d’autre part, il était conscient de ses limites. Pourquoi frôler le coma éthylique quand on peu juste s’amuser tranquillement ? Enfin bref, coucher avec un client ne signifiait pas que la journée avait été bonne, juste qu’il avait du boulot. Ce n’était pas comme s’il s’était dégoté lui-même un plan cul. Il alla chercher deux bières au frigo et vint se poser sur le canapé avant d’en tendre une au plus jeune. « J’ai bossé dans un café pendant trois ans, les horaires et le salaire ne suffisent pas vraiment pour les études. C’est plus rentable l’escorting … et la prostitution. Je ferais juste ça le temps de mes études et ensuite, j’irais bosser pour les studios Pixar ou créer mon propre comic. » Il rit un peu, évidemment, il exagérait clairement. Cette chance n’était donnée qu’à quelques rares personnes. Mais bon, travailler en animation ou en illustration, ça lui suffirait. « C’est pas si terrible. Enfin de mon point de vue d’humain. Quitte à se faire enculer par les clients au figuré ou au sens propre, autant que ce soit rentable… j’aimais pas trop bosser au café. Les gens sont tellement ingrat, c’est moins le cas avec l’escorting. Je suis pas à plaindre. » Il décapsula sa boisson et leva sa bière. « Aux fins de journées. » Dit-il faussement solennel sur le ton du toast. Mais bon, il n’y avait pas de quoi trinquer, sans doute.

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L’avantage de vivre avec des gens majeur, c’est qu’ils peuvent acheter des bières, et Arthur peut en profiter. Il prit donc la bière que lui tendait Wyatt, au moins, personne ne venait faire la police ici. Son boss refusait toujours de lui servir de l’alcool, pas avant qu’il ait vingt-et-un an. Quel plaie, un bière c’est pas la fin du monde. Wyatt lui disait que travailler dans un café n’était pas rentable contrairement à l’escorting et la prostitution. C’est pas faux, en une journée il gagne sûrement plus que ce que fait Arthur en un mois. Mais tout le monde n’a pas envie de servir d’objet sexuel pour le premier venu, et tout le monde n’en a pas la possibilité. Et oui, comme il disait, les clients du bar traitent souvent les serveur comme de la merde, mais, au moins, Arty n’a pas à se faire enculer comme il dit, par n’importe qui. Chacun son point de vu après tout. Lui aussi ouvrit sa bière.

“Ouais. Mais la prochaine fois préviens quand même! J’irais trainer je sais pas où, mais au moins, je ferais pas fuir ton client! Fait gaffe à toi, un jour sa femme pourrait bien venir te refaire le portrait. Même si le seul fautif, c’est lui.”

C’est vrai ça, souvent les gens qui se font tromper en veulent presque plus à la personne avec qui leurs mec ou meuf à coucher, qu’à leur partenaire. Ce qui est complètement con. C’est celui qui est engagé dans une relation qui devrait s’en prendre plein la gueule. Si t’es pas capable de rester fidèle, quitte la personne et va baiser qui tu veux. Mais n’abuse pas de sa confiance.

“Si jamais un client te tue, j’ai le droit de récupérer tes affaires?”

dit-il sur le ton de l’humour. C’était peu probable que cela arrive, même si, quand on regarde un peu les fait divers, il y a pas mal de prostitué qui se font tuer, mais généralement ce sont des femmes.

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Se faire péter la gueule par une femme en colère… c’était assez peu probable. Quand bien même elle savait son nom, elle ne l’avait jamais vu donc ça allait compliquer de le tabasser. À moins qu’elle se fasse passer pour son client… Mais logiquement, elle s’attendrait à tomber sur une nana, pensant que son hétéro de mari couchait avec une petite jeunette. Et non, il était un petit jeunot. Un gamin qui avait parfois la moitié de l’âge de ses clients. Mais ça, il s’en fichait. Il n’était pas très regardant… et même sur le physique. C’était pas facile de coucher avec quelqu’un qui n’était pas à son goût, mais il avait assez d’imagination pour donner l’impression qu’il était intéressé. Et puis ; l’excitation, ça pouvait venir de la tête. Simuler n’était pas un privilège réservé aux femmes. Ceci dit, il y mettait quand même du cœur, s’il voulait fidéliser le client, il devait quand même faire un effort. Business is business. « Bouarf, au pire je sais encaisser les coups. » Il haussa les épaules. Il n’était pas fragile, en tout cas, c’était ce qu’il aimait penser et dire.

Il rit un peu à la question du brun. Il n’avait pas beaucoup envie de mourir et espérait ne pas tomber sur un psychopathe. Il avait peut-être plus de chances de mourir écrasé par un bus que tué par un client. « Je t’en prie. Je te léguerais mon tamagotchi, occupes-toi de lui comme si c’était ton propre fils. » Lança-t-il amusé. Il n’avait pas de tamagotchi évidemment, c’était pour rire. Wyatt n’aurait pas la patience de s’occuper de ce genre de truc et ça finirait par passer par la fenêtre pour tomber six étages plus bas. « Enfin, je suis pas une simple prostituée qui fait le trottoir… et puis, si ça doit arriver, fais-moi un câlin pour qu’on le sache. » Il était un peu provocateur, ouvrant les bras pour faire genre. Honnêtement, il n’avait aucune envie de savoir comment il allait mourir. Même si on pouvait chercher le futur, c’était quand même hyper glauque. Quoi que si c’était douloureux, il voulait bien l’éviter… pas qu’il soit une chochotte mais l’idée d’agoniser c’était pas très jouissif.

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